Le Royaume Italique Indépendant.

Le Doge Pietro Tradonico. Frise de Domeico Tintoretto, Salle du Grand Conseil, Venise, Palais des Doges.

Ecusson du Doge Pietro I Candiano.

La Fête de la Sensa. Canaletto, huile sur canevas, XVIII sec.

L'église de San Pietro in Olivolo.

Le Port des Demoiselles. A présent le port de Sainte Marguerite.

La mappe du monde de Ibn Hawqal, géographe irakien.

La mappe du monde de Piri Reis, géographe iranien.

Le Doge Pietro II.

L'Italie au Moyen Âge.

Le Pape Onorio III.
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Ecusson du Doge Pietro I Candiano.


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La Fête de la Sensa. Canaletto, huile sur canevas, XVIII sec.


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L'église de San Pietro in Olivolo.


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Le Doge Pietro II.


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Le Pape Onorio III.


Piraterie dans la Haute Adriatique

À partir de longtemps, la partie nord-ouest de la mer Adriatique à été siège privilégié de groupes de gens dédiés à la piraterie. Ces groupes furent plus ou moins nombreux et plus ou moins agressifs, selon l’époque historique et la situation économique. Ils se dédiaient principalement au pillage des bateaux commerciaux de passage et, plus rarement, aux incursions rapides sur terre, à la recherche de marchandises et d’hommes à utiliser pour une rançon. Ce genre d’activités a été documenté à partir du Ier siècle apr. J.-C., jusqu’au XVII siècle.
Dans le cas de la piraterie dalmate , plusieurs raisons ont poussé les différentes populations côtières à choisir ce genre de banditisme. L’un des facteurs les plus importants semble être la position stratégique de leur installation, qui se trouve depuis toujours au milieu d’un passage obligé de routes commerciales riches reliant le Levant, byzantin avant et ensuite ottoman, aux territoires du continent européen.
La présence de trafics a toujours été l’attraction principale des gens faisant de la piraterie.
Un autre facteur incontestable était la morphologie du territoire et la présence de montagnes qui leur offrait une protection. La position des îles et les canaux étroits favorisaient aussi leur activité: il était ainsi plus facile de surprendre la victime qui souvent ne s’attendait pas l’attaque. Il faut ajouter que les pirates recevaient souvent un aide de la part des habitants de ces régions. L’action de piraterie était parfois soutenue par d’autres pouvoirs qui l’ont exploitée et utilisée à leur propre avantage; souvent il s’agissait d’une forme de concurrence commerciale atypique faite contre l’état ou le marchand.Donc la zone qui va de l’extrémité orientale de la péninsule Istrienne aux îles au nord de la ville de Zadar fut au long des siècles le centre d’activité privilégié de la piraterie dalmate.
La volonté d’éliminer ce phénomène est évidente si on analyse les raisons qui ont mené à l’intervention de la République de Venise, vers l’an mille. L’envoi, par le Doge Pietro II Orseolo , d’une flotte contre les pirates narentins doit être considéré dans le contexte des équilibres internationaux de l’époque. Grâce à cette expédition, Venise pu étendre sa suprématie sur une grande partie de la Dalmatie et pu s’assurer aussi la possibilité d’un futur contrôle sur l’Adriatique et se transformer, de ville lagunaire, encore liée à l’Empire de Byzance, en vraie puissance.À l’époque le problème de la piraterie dalmate était connu depuis un siècle et demi. Il est important de retracer les évènements qui ont transformé si profondément le rôle politique de la République .
À partir de l’époque où Pietro Tradonico était devenu doge, en 836, il eut les premiers contrastes et une victoire, temporaire, sur les pirates dalmates. En 880 les pillages des Slaves jusqu’aux portes de Grado obligèrent la République à chercher l’alliance des populations dalmates, elles aussi victimes de la piraterie, comme la ville de Zadar, et des autres villes qui n’avaient pas été soumises par l’Empire en 820.
La victoire contre les pirates slaves fut décisive, cependant Venise choisit de ne pas libérer les pirates, ce qui fut un signal que la paix n’était pas encore arrivée. Quelques années après, en 887, le doge Pietro Candiano organisa deux expéditions qui furent sans succès et qui lui coûtèrent la vie : il fut tué par les narentins au cours de la deuxième bataille.
La situation continua de cette façon, à victoires alternes, jusqu’au X siècle.
Certains événements, liés à ces batailles, font partie de la mémoire des Vénitiens pour ce qui concerne les célébrations. Par exemple, la fête qui est célébrée le jour de la Purification, le 31 janvier, est supposée être un rappel à la victoire des Vénitiens sur les pirates istriens et narentins. On raconte que ceux-là avaient capturé des demoiselles vénitiennes en train de se rendre, comme tradition le voulait, à la cathédrale de San Pietro in Olivolo pour faire bénir leurs dots avant le mariage. Les pirates, une fois arrivés auprès de Caorle, dans un lieu qui est encore appelé Porto delle Donzelle, furent battus et obligés de rendre le butin. Mis à part ces épisodes, on peut quand même comprendre à quel point la réalité de la piraterie ait influencé la vie et la célébration des fêtes et des anniversaires de la République vénitienne.
Il est possible de documenter le payement d’une sorte de contribution de la part de Venise aux pirates jusqu’aux années ’80 du X siècle. Telle situation était pour la classe dirigeante de la République – les marchands – le choix du mal mineur. Le fait de payer des sommes aux Narentins fut pour eux un moyen pour ‘assurer’ leur marchandise et protéger leur commerce des attaques et des saccages des pirates. Peut-être les coûts d’une guerre furent retenus trop hauts par rapport au payement d’un petit pourcentage des revenus du commerce. La paix et la possibilité de faire prospérer les activités commerciales constituaient une bonne raison pour accepter le compromis. Il serait une erreur de considérer ces payements comme la preuve d’une faiblesse militaire et politique de la République.
À ce propos, il nous paraît significatif de mentionner la définition d’Adriatique ‘mer des Vénitiens’ que le géographe iraquien Ibn Hawqal de Palerme donna en 972. Ce qui était destiné à être confirmé, avec le temps, grâce au poids économique et politique que la République prenait. À juste titre, en 1513 l’amiral et cartographe ottoman Piri Reis parlait de l’Adriatique comme du Golfe de Venise.L’élection du doge Pietro II Orseolo contribua au changement de l’équilibre qui s’était installé entre la République et les pirates. Le doge choisit de ne plus payer le tribut, ce qui déchaîna les représailles des Narentins. La suivante expédition vénitienne, conduite par Badoario, arriva jusqu’à Vis, qui fut détruite.
Le saccage de la ville provoqua de sanguinaires représailles de la part des Narentins tout au long de la côte dalmate. Ne pouvant pas compter sur l’aide de Byzance, les villes et les ports assiégés se confièrent à Venise, la seule qui pouvait s’opposer avec force aux Narentins.
Cette situation avait mis Venise dans une position qui favorisait ses intérêts, étant que la Dalmatie, asservie à Byzance, était à la recherche d’une indépendance et autolégitimation depuis plus d’un siècle.
C’était une bonne occasion pour Venise et donc le doge Orseolo décida de partir à l’aide des Dalmates. Les deux expéditions qu’il organisa obtinrent de grands résultats. Pendant la première, les gens de Grado, Porec, Pula et la zone de Kvarner s’assujettirent spontanément et aidèrent l’armée vénitienne. Même les Slaves de Cres et Ossaro jurèrent fidélité.
La même chose se fit à Zadar et aux îles de Rab et Krk. Après avoir eu des contacts avec les Croates, le doge signa une première trêve qui voulait la cesse du payement du tribut vénitien aux Narentins et l’engagement de ceux-ci à ne pas déranger le trafic vénitien. À cause de la rupture de cette dernière clause, une deuxième incursion partit le jour de l’Ascension et eut comme résultat l’assujetement de Korcula et la destruction de Lastovo qui ne s’était pas rendue. Ses habitants furent déportés à Venise en tant qu’esclaves.
Comme conséquence des deux expéditions Venise devint une vraie puissance régionale, reconnue par les villes conquises qui maintenaient tout de même leurs propres institutions et normes. Ce fait reste une des particularités de la domination vénitienne à travers les siècles et les régions, qui étaient différentes les unes des autres.
Pouvoir politique et commercial se fondaient toujours plus. Il est raisonnable de se demander quelle fut la fin des pirates qui avaient tellement contrarié le succès de Venise. Il faut justement se rappeler des possibilités fournies par la côte dalmate à ses habitants: être au milieu de riches routes commerciales et être au même temps protégé par les montagnes et entouré par un grand nombre d’îles et une série de petits canaux.
Aux facteurs stratégiques et géographiques des lieux, il faut ajouter des raisons politiques- économiques, c’est-à-dire le désir de contrôler une partie des trafics Levantins de transit pour Venise par d’autres états concurrents du même commerce. Les sociétés côtières se réorganisèrent, l’idée de s’enrichir facilement étant plus forte que la peur de la répression.
La lutte contre les pirates de la cote dalmate se poursuivit au long du XIII siècle assumant, parfois, des proportions majeures étant donnée la recrudescence du phénomène.
En 1221 le pape Honorius III annonça une Croisade contre les pirates de cette région. En 1278 ces derniers perdirent deux îles qui formaient la base de leur activité: Brac et Hvar. Seulement en 1444 les Vénitiens réussirent à prendre Almissa et arrêter pendant un siècle le problème de la piraterie adriatique.
De toute façon à partir de la moitié du XVI siècle, la question se posa à nouveau avec force pour des raisons différentes et avec d’autres protagonistes. Suite à l’avancée des Ottomans dans l’aire balkanique, des groupes hétérogènes s’établirent sur les côtes qui étaient autrefois occupées par les Narentins.
Les Uscocchi, terme croate traduisible avec ‘fugitifs’, allaient occuper pendant longtemps la République, jusqu’au XVII siècle.

Salvatore Pappalardo


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Venise et ses lagunes

Patrimoine de l'Humanité, dialogue entre cultures: quel avenir?

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